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Le Blog des Résistants et de l'armée de l'oMBRE
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7 juin 2020

Bombardement de Berlin

Aujourd'hui 
7 Juin 
nous allons vous parler 
de L'incroyable bombardement de Berlin
Le capitaine N’Tchoréré 

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 À la suite de l'opération Paula qui a vu Paris bombardée par la Luftwaffe, la France tient à répliquer. Et elle veut répliquer fort.
Décision est donc prise de bombarder Berlin.
Le 7 juin, le capitaine de corvette Daillière, officier de l'aéronavale française, conduit sur Berlin un quadrimoteur Farman 223/4 surnommé le "Jules-Verne".
 Lourdement chargé de bombes, Daillière décolle au milieu de l'après-midi avec son "Jules-Verne" de Bordeaux-Mérignac, suit le milieu de la Manche, franchit le Pas-de-Calais, contourne la Hollande occupée, coupe à travers le Danemark, pénètre en Baltique, reconnaît de loin Stettin (près de l'ancienne frontière germano-polonaise), et fonce droit au Sud vers Berlin.
Le lieutenant de vaisseau Paul Comet, raconte :
" Nous décollâmes aux environs de 15 heures, de façon à arriver à la nuit sur les côtes du Danemark.
En cours de route, nous fûmes pris pour cible par tous les navires français et anglais, malgré les signaux de reconnaissance. Je naviguais à vue, sans difficulté, le temps étant absolument clair. Je reconnus l’île allemande de Sylt, ce qui nous permit d’éviter facilement sa très puissante DCA. J’avais un vent très précis, qui me permettait de calculer une vitesse/sol absolument exacte, et nous coupâmes de la Baltique, au nord de Berlin, exactement à l’heure prévue. De là, il nous restait à peu près une quarantaine de minutes de vol pour arriver au-dessus de la capitale allemande."
« Nous exécutâmes alors les manœuvres prévues au-dessus de la ville : plusieurs passages, en désynchronisant les moteurs pour faire croire que nous étions plusieurs avions... Cela devait permettre au communiqué français du lendemain d’annoncer que Berlin avait été bombardé par “une formation de l’aéronautique navale”, de façon à faire croire aux Allemands que nous avions plusieurs appareils capables de missions de ce genre."
À minuit, la capitale du Reich reçoit 2 tonnes de bombes. C'est la première fois qu'elle est bombardée depuis le début de la guerre, et la première que l'espace aérien berlinois est violé. Dès lors, les projecteurs se tournent vers le ciel, et la FLAK se déchaîne. 💥
Daillière vole en rase-motte pour rentrer, histoire d'échapper à la chasse allemande, ou encore en se cachant dans les nuages. Il coupa directement à travers l'Allemagne et fut seulement pris à partie en traversant le Rhin. Il parvient finalement à se poser à Orly sans dommages.
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 Bataille de la Somme : Les allemands percent
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 Sur le front de la Somme, les alliés sont en train de reculer depuis la veille.
Dès le 1er jour, les allemands étaient parvenus sur les secondes lignes de défense à différents endroits, notamment près de la côte, mais les français tenaient bon.
 Le 6 juin, la situation s'était empirée et le alliés avaient été forcés de reculer pour se repositionner. La Xème armée s'était repositionnée en arrière, derrière la Bresle, la VIe armée devait se repositionner sur l'Aisne après de lourdes pertes, et au centre la VIIe armée du général Frère, menacée sur ses côtés, dut aussi se replier plus en arrière, sur le cours inférieur de l'Aisne.
 Au Sud d'Amiens, la 16e DI continue de résister comme elle peut, mais subit de lourdes pertes. La veille, Dury et Remigny étaient tombés, et deux immenses brasiers éclairaient le paysage.
Le 7 juin, le général Mordant qui commande la 16e DI, est obligé de faire reculer son PC. La 24e DI, qui était établie sur la seconde ligne, est au contact de l'ennemi. Les survivantes de la 16e DI, poursuivent le combat avec leurs camarades de la 24e DI.
 Le 24e DI du général Voirin, constituée presque exclusivement de réservistes, a établi un système de défense en profondeur dans les villages et les bois. Elle oppose une résistance acharnée au 14e PanzerKorps, déjà affaibli par les combats contre la 16e DI. Les canons antichars de 25, 47 ou 75mm détruisent de nombreux Panzers. Mais l'infanterie allemande arrive aussi à l'assaut, et réduit les points de résistance avec les Panzer.
 Vers 18h, il reste, parmi les derniers réduits de la défense française, un point d'appui qui tient à Flers. Le commandant Laffont y est entouré d'une soixantaine d'hommes. Encerclé de toutes parts, il décide de tenter une ultime percée. Il s'élance des ruines fumantes en s'écriant "Allez, les gars, en avant pour la France !  " Mais aussitôt, il est abattu, et tombe, grièvement blessé. C'en est fini de la résistance de Flers.
En d'autres endroits, des chars Renault R35 viennent supporter les français pour contenir l'assaillant, avec de petits succès. De manière générale, au Sud d'Amiens, le 14e PanzerKorps , du groupe d'Armée B sous la direction du général von Bock, ne parvient toujours pas à percer les lignes françaises de manière significative, bien qu'il progresse rapidement.
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 Dans le secteur de Péronne, les français tenaient toujours malgré l'importance du dispositif allemand. La veille, la 1ère Division Cuirassée partiellement reconstituée avait menée une contre-attaque violente contre les allemands avant de se faire stopper par la Luftwaffe. Grâce également à l'aide de la 47e DI, la 1ère DCR peut couvrir le repli des régiments décimés. Les allemands ne parviennent toujours pas à passer. L’ordre est donné de reporter la ligne de résistance sur le cours de l’Avre, mais certains éléments ont continué à se défendre avec acharnement n’ayant pas pu être touchés par l’ordre de repli.
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 Vers l'Ouest et au Sud de Saint-Quentin, la résistance française est toute aussi acharnée. Certaines troupes préfèrent se faire décimer plutôt que de reculer, comme la 1ère compagnie du 19e Bataillon de Chasseurs. Mais l'avance allemande commence à se faire trop forte.
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 Du côté de la 7e Panzerdivision de Rommel, l'offensive se poursuit entre Amiens et Abbeville.
La ville d'Airaines, loin à l'Ouest d'Amiens, encerclée depuis le 5 juin, est solidement tenue par le 53e Régiment d'infanterie mixte sénégalais (5e DIC). La 7e compagnie de ce régiment est commandée par le capitaine N'Tchoréré (officier d'active bien connu dans les troupes coloniales dont nous reparlerons de lui plus loin) se distingue et met de nombreux chars hors de combat.
 La veille, la 7e PanzerDivision (150 chars et de nombreuses pièces d'artillerie) avait également subi une contre-attaque du 7e régiment de cuirassiers avec 85 blindés, que Rommel a repoussé avec de l'artillerie lourde. Ce régiment se sacrifie, à l'image de nombreuses unités sur la Somme, en laissant 73 chars calcinés sur le terrain.
 Irrités par la résistance des défenseurs d'Airaines, qui tiennent toujours, les allemands reviennent en force, assiègent la ville, bombardent, et passent à l'assaut. La compagnie du capitaine N'Tchoréré ne contient plus que 10 Sénégalais et 5 Français vivants sur 120 hommes. Les munitions épuisées, les rares survivants se rendent. Les allemands ont perdu 300 hommes pour conquérir Airaines. Malheureusement, cela donnera aussi lieu à de nombreux massacres que Rommel se garde bien d'évoquer dans ses mémoires "La Guerre sans Haine", que nous détaillerons plus loin.
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 En plusieurs endroits, les forces allemandes s'emploient à consommer la rupture du dispositif de défense français entamée la veille.
 Dans le secteur de la Xème armée, la situation s'aggrave rapidement. Vers Poix, la seconde ligne de défense française finit par être enfoncée. Une brèche de 25km de large s'ouvre entre Hornoy et Conty. Les blindés allemands s'y engouffrent en direction de Formerie et de Forges-les-Eaux. C'est la 7e PanzerDivision de Rommel qui est à l'oeuvre. Instruit par l'expérience des 2 jours précédents, il prend soin d'éviter les "hérissons" et pousse en terrain libre à travers champs.
 Il raconte :
« Après quelques tâtonnements, l'avance se poursuivit sans encombre, montant, redescendant, sans routes ni chemins, tout droit dans la campagne, à travers haies et clôtures, au milieu des blés déjà hauts. Nous ne rencontrâmes pas de troupes ennemies, à part quelques isolés ; mais les signes de leur présence récente étaient nombreux, sous l'aspect de véhicules militaires ou de chevaux abandonnés dans la campagne. [...] Des civils fuyaient, des soldats aussi filaient sur toutes les routes. Nous surprîmes même parfois des camions de réfugiés en plein champ ; leurs occupants, hommes, femmes et enfants, apparaissaient sous les véhicules où ils s'étaient glissés, terrorisés. On leur criait au passage de rentrer chez eux. »
 La 7e PanzerDivision est à nouveau une de celles qui foncent dans les lignes françaises. Elle parcourt 40km dans la journée. Elle prend la ville de Forges-les-Eaux à 60km au Sud de la Somme. Il n'est plus qu'à 40km de Rouen et de la Seine. La Xe armée est sur le point d'être coupée en deux.
Au Sud-Est d'Amiens, les allemands arrivent à Montdidier.
 Il est 22h, lorsque le téléphone sonne au Cabinet de Guerre. Le colonel Bourget, du cabinet de Weygand, demande au secrétaire du cabinet de guerre, Paul Baudouin, de transmettre au président du conseil Paul Reynaud, qu'un "accident d'ordre tactique s'est produit cet après-midi".
"Est-ce possible que notre espoir s'écroule ??" s'écrit Paul Reynaud
"Non, ce n'est pas possible ! Et pourtant, je sais la bataille perdue..."
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 Bataille de l'Ailette
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 Depuis le 5 juin, la 87e division d’infanterie d’Afrique, les 7e et 28e DI contiennent les attaques de la 1re division allemande de montagne et des 83e, 72e, 290e, 25e et 50e DI : 54 000 soldats français contre 108 000 soldats allemands !
Cependant, depuis le 6 juin, la situation est compromise malgré une lutte héroïque.
 La 87e DIA s'est démarqué particulièrement. Après deux jours de combat contre les 83e et 72e divisions d'infanterie allemandes, elles ont causé 1800 morts, 4500 blessés et ont fait 300 prisonniers à l'ennemi !
Les allemands progressent cependant avec difficulté. Ils ont avancé vers le célèbre Chemin des Dames, qui connaît pour la deuxième fois en un siècle les combats, ainsi que vers la Malmaison.
 Ils réussissent une percée dans le secteur de la 7e DI, le 6 juin au soir, puis s'enfoncent en direction de Soissons, contraignant la 7e DI et la 28e DI Alpine à se replier au Sud de l'Aisne. La 87e DIA, lourdement éprouvée, est contrainte aussi au repli.
Le 7 juin, les allemands parviennent à progresser vers l'Ouest et capturent Noyon au soir, et Soissons sera prise le 8 juin.
La bataille de l'Ailette est désormais terminée.
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 Massacres et exactions
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☠️ De nombreux massacres et d'exactions ont encore lieu ce jour là, notamment de la part certains soldats de la 7e PanzerDivision de Rommel.
Nous avions parlé précédemment de la ville d'Airaines, où le capitaine N'Tchoréré avait fini par se rendre avec une poignée d'hommes suite à un siège de 2 jours.
💬 L’historien Julien Fargettas raconte : « À Airaines, dans le département de la Somme, le 53e régiment d’infanterie coloniale mixte sénégalais, de la 5e DIC, affronte entre le 5 et 7 juin 1940 les soldats de la 7e panzerdivision commandée par un général qui restera célèbre par la suite, Erwin Rommel. Les combats sont très intenses et les pertes sévères de chaque côté. À court de munitions, les officiers et soldats de la 7e compagnie se rendent. Conformément à leurs habitudes, les soldats allemands séparent soldats blancs et noirs. Le capitaine N’Tchoréré, officier indigène, refuse d’être placé parmi les tirailleurs qui, contrairement à leurs camarades d’origine européenne, doivent obligatoirement tenir les bras en l’air ou leurs mains sur la tête. Il se place à la tête du groupe des officiers et soldats d’origine européenne et est abattu d’une balle dans la tête.
Un témoin, le colonel Le Bos, affirmera par la suite que son corps, laissé au milieu de la chaussée, passera à plusieurs reprises sous les roues des camions allemands.»
« L’officier allemand, écrit l'historien Bakari Kamian, voulant humilier le capitaine noir qui lui avait bravement tenu tête, lui commande de se joindre aux mitrailleurs sénégalais et de se tenir, comme eux, les mains sur la tête. Le capitaine N’Tchoréré refusa d’exécuter cet ordre et, fièrement, se dirigea vers le groupe de ses camarades officiers blancs. Aussitôt un feldwebel s’est avancé, et à bout portant, a abattu le capitaine d’un coup de pistolet. Les meurtriers de N’Tchoréré ont fait disparaître son corps qui n’a jamais été retrouvé.
Le capitaine N’Tchoréré a donné sa vie pour faire respecter sa dignité d’officier français, ses droits d’être un homme comme les autres, la dignité de l’homme noir. Autour de lui sont tombés des dizaines de combattants maliens originaires de la plupart des régions du Mali et auxquels il avait su communiquer sa rage de se battre et son dévouement sans réserve pour la Mère Patrie 🇫🇷. »
En plus de l'exécution du capitaine N'Tchoréré, les autres hommes faits prisonniers avec lui (coloniaux comme de métropole) ont disparu. Leurs corps, jamais retrouvés.
Ils font possiblement partie d'autres massacres survenus non loin.
 26 prisonniers coloniaux sont exécutés non loin d'Airaines et enterrés dans une fosse commune. 83 autres corps sont retrouvés dans une sorte de fossé naturel non loin, appelé le "Saut du Loup".
Aucun témoin n'a assisté à ces massacres et les indications viennent seulement de civils ayant inhumés les corps. ⚰️
Pure et triste coïncidence, le capitaine N'Tchoréré avait un fils qui combattait à 50 km de là sur le front de la Somme. Il est tué le même jour, derrière son canon antichar.
 Autre fait, le capitaine Boucher de Crevecourt, affirme avoir vu "les Allemands enfermer dans une grange une centaine de Sénégalais et des soldats blancs du 12e RTS et les avoir mitraillés à bout portant et lancer des grenades".
 Mais pourquoi donc tous ces crimes de guerre contre les coloniaux ?
Nous allons pour cela citer l'historien D. Lormier :
 "Le soldat allemand de 1940, endoctriné ou fanatisé par la propagande raciste du IIIe Reich, perçoit le soldat noir comme un sauvage, un sous-homme, un animal sournois, impulsif et donc totalement incontrôlable. C’est à ce titre qu’il l’oblige systématiquement à garder les mains ou les bras au-dessus de la tête afin de prévenir tout danger. Le soldat noir inspire une très grande peur et, par sa capture, le soldat allemand exulte et exprime le besoin d’évacuer cette crainte par une vengeance parfois impitoyable. Outre la classique exécution par balles, il arrive que certains soldats indigènes soient torturés et mutilés. Des tirailleurs sénégalais auront les mains coupées et d’autres seront décapités."
Nul ne sait la responsabilité qu'a Rommel dans ces massacres. Les ordres venaient peut-être d'officiers, mais il est difficile d'imaginer que le général qui se trouvait toujours à la pointe des combats n'ait pu être au courant de ces exactions. On sait aussi qu'il y avait de nombreux soldats issus des Jeunesses Hiltériennes dans sa division.
 Mais les massacres ne touchent pas que des troupes coloniales. Toujours le même jour, à Beaufort-en-Santerre, à l'Est d'Amiens, 34 soldats bretons de la 4e section du 41e régiment d'infanterie de ligne et du 10e régiment d'artillerie divisionnaire (10e R.A.D) furent capturés par l'ennemi. Le jour même, ils furent assassinés à la mitrailleuse par des Waffen-SS. Il n'y eut que cinq survivants.
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 Constitution d'un 2ème corps expéditionnaire britannique
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 Depuis la veille, le gouvernement britannique a décidé la constitution d'un 2ème corps expéditionnaire britannique qui sera envoyé en France sous le commandement du général Brooke.
Ces unités viendront renforcer la 51e Highland Division  et la 1st Armoured Division, pour l'instant seules unités britanniques sur le front français.
Ainsi, la 52e Division d'infanterie britannique (Lowland) et la 1ère Brigade d'Infanterie Canadienne embarquent pour la France le 7 juin.
 Bien que la contribution soit moindre comparé au 1er Corps Expéditionnaire Britannique présent en France évacué à Dunkerque, les forces britanniques encore présentes en France, et celles qui vont y débarquer représenteront un peu plus de 200 000 hommes.
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📚 Sources :
- "La bataille de France jour après jour", Dominique LORMIER
- Mémorial de la bataille de France, Jean-Yves MARY
- La Seconde Guerre Mondiale au jour le jour (http://la-guerre-au-jour-le-jour.over-blog.com/)
- "Comme des Lions : mai-juin 1940, l'héroïque sacrifice de l'armée française", Dominique LORMIER
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✅ Rendez-vous demain chez nos collègues Les Historateurs pour découvrir la journée du 8 juin 1940 !
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  • le Blog des Résistants,il y a la Seconde Guerre avec ses conflits,puis il y a l'armée des ombres ceux qui on refusé au nom de la Liberté.ils vont mettre en place des raiseaux,desmaquis.C'est leur histoire que je vais vous raconter
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